Le thorium comme combustible nucléaire va-t-il résoudre le problème du stockage des déchets nucléaires ? Le nucléaire est une source d’énergie importante. Pourtant, Tchernobyl et plus récemment Fukushima rappellent de façon très violente les risques qu’il induit. Les articles concernant le projet de construction d’une nouvelle « piscine » de stockage des déchets radioactifs à Belleville-sur-Loire pour compléter celle de La Hague font également réfléchir. En effet, La Hague, avec près de 10 000 tonnes de matière irradiée stockées fin 2016 ajoutées aux 150 tonnes qui y arrivent chaque année, va bientôt atteindre sa capacité maximale. Les risques et les difficultés à se débarrasser de ses déchets nucléaires font donc débat depuis des décennies. Les énergies renouvelables sont bien en développement, mais il reste encore beaucoup de chemin à parcourir avant de réussir à remplacer les près de 80 % d’énergie fournie par le nucléaire. Les chercheurs se sont penchés sur le problème et ont cherché, à défaut d’une solution propre, un substitut nettement moins polluant. Ils l’ont trouvé à travers le thorium.
Comment est produite l’énergie nucléaire ?
Petit retour sur la fabrication de l’énergie nucléaire. Le principe est simple puisqu’il s’agit de créer une réaction en chaîne génératrice de chaleur. Cette dernière chauffera l’eau d’un générateur jusqu’à ce qu’elle devienne vapeur. C’est elle qui fait tourner les turbines qui génèrent l’électricité. Au départ de cette réaction, placés dans un réacteur capable de canaliser l’énergie dégagée, des neutrons et des atomes d’uranium se percutent créant la fission des atomes libératrice de chaleur. Ce sont les déchets de l’uranium qui posent le problème du traitement. Malgré le fait qu’ils soient « usés », ils restent néanmoins très radioactifs. Mais le souci n’est pas simplement là. En fait, il est triple. D’une part, il faut trouver une nouvelle matière première qui soit disponible en quantité conséquente. Ensuite, la sécurité doit être garantie pour éviter les catastrophes déjà connues en cas d’emballement de la réaction. Et pour finir, il est impératif de résoudre le problème des déchets qui ne peuvent pas être recyclés.
Quels sont les avantages du thorium ?
Le Thorium, comme source d'énergie présente 4 grands avantages :
- Il est moins cher,
- il génère moins de déchets,
- il est plus sûr,
- il est disponible en quantités abondantes.
Même si pour provoquer la réaction initiale, une petite dose d’uranium est toujours nécessaire, il est présent en moindre quantité. Une fois la réaction commencée, c’est le thorium qui devient le fournisseur d’énergie en se scindant. Ses avantages sont de non seulement être plus présent dans l’environnement que l’uranium, mais aussi de ne pas générer beaucoup de déchets. En effet, les réacteurs fonctionnant au thorium ont la particularité de recycler leur matière première. Comment ? Grâce aux particularités même de cette matière. Quand son atome est percuté, il produit deux neutrons et demi. Un seul neutron étant nécessaire pour que la réaction en chaîne perdure, le thorium « s’autoalimente » en fournissant autant d’énergie que celle consommée. Donc, si nous reprenons les trois points noirs du nucléaire à l’uranium, nous constatons qu’ils disparaissent quand on parle de thorium. La matière première est disponible en très grande quantité dans nos sols. La conception du réacteur empêche tout risque d’emballement du cœur et pour conclure, le thorium ne rejette que très peu de déchets. Alors ? Le thorium comme alternative à l’uranium ? Peut-être ! Il faudra d’abord trouver réponses aux questions de la température du cœur qui est plus de deux fois supérieure à celui d’un réacteur à l’uranium, ainsi que la résistance de ce réacteur au temps. Une fois ces problèmes résolus, le thorium rendra le nucléaire… propre !
Pour en savoir plus sur le Thorium, visitez Energie du Thorium